vendredi 13 février 2009

The night time is the right time

J'ai pris une marche mercredi soir, j'allais rejoindre Bertrand au cheval Blanc comme d'usure. Le ciel était brumeux, conséquence de la pluie du jour. J'ai rarement mon appareil photo sur moi mais ce soir-là, marchant dehors dans le silence de la ville effacée dans la condensation :

Je suis un fils de l'urbanisme à la moelle. Je regarde les pavés et les panneaux d'indications et ils me parlent plus dans leur mutisme froid et impersonnel que n'importe quelle campagne a pu le faire. On me couvrira de faute d'aimer autant le béton et la slushe d'hiver mais cela n'est rien d'autre qu'une réflexion de mon diapason personnel.

J'écoutais Mademoiselle K qui est beaucoup plus rock que je le croyais, et Noah23 qui me révèle toujours plus à chaque écoute. Héliodrome, Futureheads, Paul Robeson tout ce qui me passait à l'esprit, très rarement je fait du sautillage de pistes, mais cette soirée-là, entourée d'une ville qui me semblait ignorée par plusieurs, je coupait et samplais à mon aise.

Est-ce qu'un lieux est plus paisible lorsqu'on s'attends pas au silence ? Une station de métro vide est elle plus sereine qu'un pré ? Un lieu plein devient t-il plus inspirant dans son silence par un impression d'évènement exceptionnel ? Est-ce que parce qu'on s'attend toujours a ce qu'une rue soit pleine que quand elle est vide on la trouve étrange ?

Bear et Grig chantent souvent Unmarked Helicopters, c'est un beau souvenir pour moi, je sais pas ce que ca me fait et pourquoi mais je néglige pas la force de ce souvenir. Mercredi soit, les autres étaient dans le ciel, ils nous regardaient et on pensait à eux.

C'est cette étrangeté que j'adore dans l'urbanisme, le fait que l'on puisse à tout temps tourner un coin de rue et voir l'inattendu. Que ce soit un tagger solitaire, une vielle avec son épicerie, un groupe de festoyeurs ou une menace délinquante on ne sais pas ce qui nous attends surtout lors d'une nuit comme celle-ci, lorsque le ciel est bas, que les humeurs sont dans l'air et qu'un photographe emballé de musique lorne les rues.


shout out à BBCerné

3 commentaires:

marie-anasazy a dit…

petit poète bitumineux, tu me fera presque aimer cette ville... !

Benoit Bordeleau a dit…

Magnifiques photos, jolis textes. Que demander de mieux? Montréal est une vieille fille bétonnée qui gagne à se faire aimer ;)

Le 7ème antiquaire a dit…

Tu as capturé quelque chose avec ca mon Jim

haunting